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Dispatch

AD217: La peur et l’expérience de la criminalité augmentent au Bénin

Horace Gninafon 2 Jul 2018 Benin
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Key findings
  • Les expériences des crimes ont également augmenté: La proportion des citoyens victimes de vols est passée de 19% en 2011 à 30%, et celle des victimes d’agressions physiques de 2% en 2011 à 11%.
  • La plupart (79%) des victimes de crimes au Bénin ne rapportent pas à la police. Les principales raisons du non-signalement des crimes, selon les répondants, incluent l’absence des policiers dans les zones, la crainte des représailles de la part de l’agresseur, et les demandes d’argent ou de pots-de-vin de la part des policiers.
  • Pour la majorité des Béninois (58%), le gouvernement devrait pouvoir imposer des couvre-feux et installer des barrages routiers en cas de menace à la sécurité publique, tandis que 40% préfèreraient que les gens soient libres de circuler dans le pays à tout moment.
  • Malgré l’augmentation de la peur et de l’expérience de la criminalité, c’est seulement une minorité de répondants (27%) qui affirment que leur sécurité face aux crimes et à la violence s’est empirée.
  • Pendant que la majorité des Béninois qualifient de « plutôt bien » ou « très bien » la performance de leur gouvernement dans la prévention de la violence politique (65%) ainsi que dans la prévention ou résolution des conflits violents entre communautés (63%), ce n’est que moins de la moitié (48%) qui approuvent la performance du gouvernement dans la réduction de la criminalité.

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L’une des fonctions régaliennes de tout état est d’assurer la sécurité des personnes et des biens. L’insécurité et les crimes apparaissent comme l’une des menaces à la qualité de vie ainsi qu’une des barrières au développement des nations (Moser & McIlwaine, 2004).

Au Bénin, les questions sur la sécurité se retrouvent au cœur des actualités, notamment sur les braquages à main armée, la disparition des enfants dans les écoles primaires et des collèges d’enseignement ainsi que la cyber-criminalité. C’est dans ce contexte que les gouvernants du Bénin ont mis en place certaines réformes dans l’optique de renforcer la sécurité. Nous pouvons citer, entre autres, la fusion de la police et de la gendarmerie en un seul corps, appelé Police Républicaine, avec un budget autonome (fonds de sécurité), sans oublier la dotation des nouveaux véhicules et motos aux forces de sécurité.

Selon les données des enquêtes Afrobaromètre, l’insécurité semble effectivement être à la hausse au Bénin. La peur ainsi que l’expérience de criminalité ont vu des accroissements importants. Des proportions non-négligeables craignent également les violences politiques, et la majorité des citoyens sont prêts à lâcher leur droit à la libre circulation en cas de menace à la sécurité publique.

Néanmoins, la majorité approuvent la performance du gouvernement dans la prévention de la violence politique et des conflits violents entre communautés. C’est dans la réduction de la criminalité que seulement une minorité approuvent les efforts gouvernementaux.

Horace Gninafon

Horace Gninafon est assistant de recherches à l'Institut de Recherche Empirique en Economie Politique (IREEP) au Bénin.