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AD188: Distincts mais compatibles? Islam et démocratie dans cinq pays d’Afrique du Nord

Thomas Isbell 14 Feb 2018 Algeria, Egypt, Morocco, Sudan, Tunisia
Key findings

L’Islam et la démocratie ont souvent été considérés comme aux antipodes l’un de l’autre, ou tout au moins comme une étrange association (Huntington, 1997; Kedourie, 2013). Alimenté par les attaques terroristes perpétrées par Al-Qaïda, l’organisation Etat Islamique, et Boko Haram, un débat public intense en Occident établit un lien entre la rareté relative de la démocratie dans les pays à majorité Musulmane (Fish, 2002) et le sentiment que des circonstances autoritaristes sont plus susceptibles de favoriser la radicalisation. Plusieurs auteurs arguent du fait que l’Islam en lui-même ne constitue pas un obstacle à la démocratie (Lewis, 1993; Stepan & Robertson, 2003; Diamond, 2010), et les études effectuées sur la base de données d’enquêtes n’ont trouvé aucune tendance manifeste distinguant les Musulmans des non-Musulmans quant au soutien à la démocratie (Tessler, 2002; Bratton, 2003; Ciftci, 2010; Pew Research Center, 2012).

Pour beaucoup, les soulèvements populaires du « Printemps arabe » de 2011 soulignent une viabilité de la gouvernance démocratique dans ces pays. Mais jusqu’ici, seule la Tunisie a connu une transition politique vers un régime démocratique naissant. D’autres états arabes ont réagi à la contestation populaire avec des répressions autoritaires ou ont sombré dans les conflits.

Que pense le Nord-Africain lambda du rapport entre Islam et démocratie? Basée sur une série de questions posées par Afrobaromètre dans cinq pays d’Afrique du Nord à majorité Musulmane (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, et Soudan) en 2015, cette dépêche se penche sur le rôle politique que les répondants voudraient que la foi Musulmane et ses dirigeants jouent.

De façon globale, la plupart considèrent l’Islam et la démocratie compatibles et soutiennent l’égalité des droits politiques pour les non-Musulmans, même si ces positions sont plus faibles en Algérie que dans les autres pays. La séparation de la religion d’avec la politique a plus de défenseurs que d’adversaires, mais un système fondé sur la loi Islamique sans élections et sans partis politiques rencontre l’adhésion de la majorité au Soudan.

Thomas Isbell

Thomas was formerly capacity building manager (advanced analysis track)<br /> for Afrobarometer.