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Key findings
  • Les femmes ont bénéficié de l’éducation secondaire et post-secondaire autant que les hommes au Maroc (57% contre 58%). Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à ne pas avoir reçu d'éducation formelle (18% contre 14%). o La plupart des Marocains (84%) déclarent qu'il est rare, voire inédit, que les familles empêchent les filles d'aller à l'école parce qu'elles privilégient l'éducation des garçons. Cependant, 15% d'entre eux affirment que cela se produit fréquemment, et cette proportion atteint 28% en milieu rural et 33% parmi les répondants économiquement défavorisés. o Plus d'un citoyen sur quatre (27%) déclarent que les écolières sont « souvent » ou « toujours » victimes de discrimination, de harcèlement ou de sollicitations sexuelles de la part de leurs enseignants. Parmi les répondants pauvres, 39% déclarent que ces abus sont fréquents.
  • Environ deux tiers (65%) des Marocains estiment que les femmes devraient avoir les mêmes chances que les hommes d'être élues à des fonctions publiques. A peine la moitié (49%) des hommes partagent ce point de vue, contre 82% des femmes.
  • Plus de quatre Marocains sur 10 (43%) déclarent que les femmes sont « souvent » ou « toujours » victimes de harcèlement sexuel dans les espaces publics, comme au marché, dans la rue et dans les transports en commun. o Une majorité (62%) des répondants estiment qu’il est « quelque peu probable » ou « très probable » que les femmes et les filles soient crues si elles signalent des incidents de discrimination ou de harcèlement. o Mais trois quarts (75%) des citoyens estiment que la police et les tribunaux devraient faire davantage pour protéger les femmes et les filles contre la discrimination et le harcèlement.

L’autonomisation des femmes au Maroc demeure un enjeu crucial, tant pour les droits  humains individuels que pour le progrès social au sens large. Comme le souligne le  Programme des Nations Unies pour le Développement (2014, p. 2), « Tant que les femmes et  les filles ne pourront pas pleinement réaliser leurs droits dans tous les domaines de la vie, le  développement humain ne pourra pas progresser ». 

Malgré les réformes juridiques et les efforts politiques (Programme des Nations Unies pour le  Développement, 2022), les femmes marocaines continuent de faire face à d’importantes  disparités en matière de participation économique et d’autonomisation politique. Ces  disparités sont reflétées dans le Rapport mondial sur les inégalités entre les sexes (2025) du  Forum Economique Mondial, qui classe le Maroc au 137e rang sur 148 pays. Au Moyen-Orient  et en Afrique du Nord, le pays se classe 10e sur 14, soulignant les défis régionaux plus vastes  en matière d’égalité des sexes. 

Le gouvernement marocain a adhéré aux Objectifs de Développement Durable des Nations  Unies, dont l’Objectif 5 appelle à la participation pleine et effective des femmes et à l’égalité  des chances en matière de leadership à tous les niveaux de prise de décision (Nations Unies,  2025). Le Maroc a également adhéré à la Convention sur l’élimination de toutes les formes  

de discrimination à l’égard des femmes, au Pacte international relatif aux droits civils et  politiques et au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels  (EuroMed Droits, s.d.). 

La Constitution de 2011 renforce ces engagements en consacrant l’égalité entre les  hommes et les femmes, en interdisant la discrimination et en affirmant la primauté des  conventions internationales ratifiées sur le droit interne (EuroMed Rights, s.d.). 

Conformément à ces obligations, le gouvernement a adopté une série de politiques et de  programmes visant à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Plus  récemment, il a lancé le Cadre stratégique du Plan gouvernemental pour l’égalité 2023- 2026, qui comprend le Programme d’autonomisation économique des femmes visant à  accroître leur participation au marché du travail (Royaume du Maroc, 2023). Ce cadre se  concentre sur trois domaines clés : le renforcement de l’inclusion économique et de l’entrepreneuriat féminin, la prévention et la lutte contre les violences sexistes, et la  promotion des valeurs d’égalité des sexes dans la société. Elaboré en consultation avec les  ministères et les acteurs de la société civile, le plan est supervisé par le Comité national pour  l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, créé pour assurer la coordination et la  responsabilisation des politiques. 

En 2018, le Parlement marocain a adopté la Loi 103-13 visant à lutter contre toutes les formes  de violences faites aux femmes, marquant ainsi une avancée significative vers la justice de genre. Cette loi criminalise diverses formes de violences sexistes, notamment le harcèlement,  les agressions sexuelles et la cyberviolence. Elle définit également des protections juridiques  et des mécanismes de soutien pour les victimes (Morocco World News, 2018). 

Cette dépêche d’Afrobarometer rend compte du point de vue des citoyens sur l’efficacité  des stratégies d’autonomisation des femmes au Maroc. Les résultats suggèrent que les  femmes continuent d’être confrontées à la discrimination, au harcèlement et à des  obstacles dans divers aspects de la vie, tant publique que privée. 

Bien que les femmes aient atteint la parité avec les hommes dans l’enseignement supérieur,  elles sont beaucoup moins susceptibles d’occuper un emploi rémunéré. Trois répondants sur  10 déclarent que leur famille les empêche d’occuper un emploi, et quatre sur 10 affirment  que les femmes et les filles sont fréquemment victimes de harcèlement sexuel dans l’espace  public, y compris à l’école. 

La plupart des Marocains affirment qu’il est probable que les femmes et les filles soient crues  si elles se plaignent de discrimination ou de harcèlement, mais la plupart pensent également  que la police et les tribunaux doivent faire davantage pour protéger les femmes et les filles  contre de tels traitements. 

Alors que la plupart des femmes affirment qu’elles devraient avoir les mêmes chances que  les hommes d’être élues à des postes politiques, à peine la moitié des hommes sont  d’accord. 





Marcelline Amouzou

Marcelline Amouzou is a PhD student in political science at the University of Florida.