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Key findings
  • Seuls un sur sept Maliens (14%) déclarent bénéficier d’une assurance médicale. o La plupart des personnes bénéficiant d’une couverture médicale l’obtiennent par l’intermédiaire d’une assurance nationale (31%) ou de la fonction publique (29%). o Sept bénéficiaires d’une assurance maladie sur 10 se disent satisfaits de leur couverture. o Parmi ceux qui n’ont pas d’assurance maladie, les raisons les plus courantes sont le manque de connaissance des régimes d’assurance disponibles (33%) et l’incapacité de les payer (17%).
  • Plus de huit Maliens sur 10 (82%) déclarent s’inquiéter de l’obtention ou du financement des soins médicaux lorsqu’ils en ont besoin, dont 58% qui déclarent s’inquiéter « beaucoup ».
  • La plupart des citoyens (83%) estiment que le gouvernement devrait garantir l’accès universel à des soins de santé adéquats, même si cela implique des impôts plus élevés.
  • Parmi les répondants qui ont eu des contacts avec un hôpital public au cours de l’année précédant l’enquête, une majorité (57%) de répondants affirment qu’il a été facile d’obtenir l’assistance médicale dont ils avaient besoin, bien que 9% déclarent avoir dû payer des pots-de-vin. o Mais beaucoup signalent avoir rencontré des problèmes dans les établissements qu’ils ont visités, notamment des soins ou des médicaments inabordables (59%), de longs délais d’attente (44%), un manque de médicaments ou de fournitures (32%), des installations en mauvais état (25%) et du personnel médical absent (25%).
  • De plus, près de la moitié (47%) des répondants déclarent qu’eux-mêmes ou un membre de leur famille ont été privés de médicaments ou de traitement médical au moins une fois au cours des 12 mois précédents, dont 22% qui déclarent que cela s’est produit « plusieurs fois » ou « toujours ».
  • La santé est le plus important problème que les Maliens souhaitent que leur gouvernement aborde.
  • Malgré cela, deux tiers (67%) des citoyens pensent que le gouvernement fait du bon travail en matière d’amélioration des services de santé de base. o Une majorité similaire de répondants (68%) déclarent faire « partiellement » ou « beaucoup » confiance au Ministère de la Santé.
  • Neuf Maliens sur 10 (89%) estiment que les parents devraient être obligés de vacciner leurs enfants contre les maladies infectieuses telles que la rougeole et la polio.

Le Mali a enregistré des progrès sur plusieurs indicateurs de santé ces dernières années,  notamment en matière de mortalité infantile, de mortalité des moins de 5 ans, de mortalité  maternelle et d’espérance de vie (Organisation Mondiale de la Santé, 2025 ; UNICEF, 2025).  En 2018, le pays a introduit un ambitieux plan d’assurance maladie universelle (Mathauer et  al., 2019). Pourtant, l’accès à des soins de santé de qualité reste un défi majeur, avec une  pénurie de personnel qualifié et un financement inadéquat exacerbés par des années  d’instabilité politique (Banque Mondiale, 2024 ; Touré, Boivin, Diarra, Diabaté & Ridde, 2022 ;  Fonds d’Affectation Spéciale des Nations Unies pour la Sécurité Humaine, 2025 ; Arie, 2019).  Les zones rurales sont particulièrement mal desservies, car plus de la moitié des médecins  travaillent dans la capitale, Bamako (Sangare et al., 2021). 

Le long chemin qu’il reste au pays se reflète dans son score de 41 sur 100 sur l’Indice de  couverture des services de couverture sanitaire universelle de l’Organisation Mondiale de la  Santé (2024), le plaçant en dessous des moyennes africaine (44) et mondiale (68). 

Cette dépêche rend compte d’un module spécial de l’enquête Afrobarometer Round 10  consacré aux soins de santé. Les résultats au Mali montrent que la santé est le problème le  plus important que les citoyens souhaitent que leur gouvernement résolve. Seuls environ un  adulte sur sept bénéficient d’une couverture médicale, et la plupart des citoyens s’inquiètent  de ne pas pouvoir obtenir ou payer les soins médicaux nécessaires. Ils estiment en très  grande majorité que le gouvernement devrait garantir l’accès universel à des soins de santé  adéquats, même si cela implique une augmentation des impôts. 

Les citoyens ayant eu recours à une clinique ou un hôpital public au cours de l’année  précédant l’enquête font état d’expériences mitigées : si la majorité d’entre eux affirment avoir facilement obtenu les soins nécessaires, beaucoup signalent des problèmes tels que  des soins ou des médicaments inabordables, de longs délais d’attente et un  approvisionnement insuffisant de médicaments ou de matériels. Près de la moitié des  Maliens indiquent qu’un membre de leur famille n’a pas bénéficié des soins nécessaires au  cours de l’année précédente. 

Malgré cela, deux tiers des citoyens approuvent la performance du gouvernement en  matière d’amélioration des soins de santé de base et expriment leur confiance au Ministère  de la Santé.

Wallelign S. Hassen

Wallelign S. Hassen is a researcher at the University of Florida.