- La majorité des Comoriens disent avoir au moins « quelques fois » manqué de revenus en espèces (74%), de nourriture (59%), de soins médicaux (56%), d’eau potable (53%) et de combustible pour la cuisson (53%) pendant les 12 derniers mois qui ont précédé l’étude.
- Trois quarts (75%) des Comoriens vivent un niveau modéré (47%) ou élevé (28%) de pauvreté.
- Plus de quatre Comoriens sur 10 (43%) estiment que leurs conditions de vie sont mauvaises.
- Près de la moitié (49%) disent que leurs conditions de vie se sont dégradées au cours des 12 derniers mois.
- Plus de six citoyens sur 10 (64%) qualifient de mauvaise la situation économique du pays.
- La majorité (61%) des répondants estiment que les conditions économiques du pays ont empiré comparées à il y a 12 mois.
- Seuls un sur quatre citoyens (25%) pensent que les conditions économiques du pays seront meilleures dans les 12 prochains mois, contre 38% qui pensent qu’elles seront pires, pendant que 13% les voient identiques.
- De fortes majorités de citoyens désapprouvent les réponses apportées par le gouvernement dans l’amélioration des conditions de vie des pauvres (86%), la stabilité des prix (84%), la création d’emplois (82%), la gestion de l’économie (81%) et la réduction du fossé entre les riches et les pauvres (80%).

Classées depuis 2019 parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, les Comores demeurent une économie largement dépendante des exportations agricoles –notamment la vanille, le girofle et le ylang-ylang – ainsi que de la pêche (Union des Comores, 2019).
En 2024, le pays a enregistré une légère reprise économique, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) passant de 3% à 3,4%, soutenue par la consommation des ménages, une inflation maîtrisée et les transferts de fonds de la diaspora. La masse monétaire a augmenté de 5,1% pour s’établir à environ U.S. $538 millions à fin décembre 2024, contre U.S. $512 millions un an plus tôt (Banque Mondiale, 2025).
Cependant, cette amélioration reste trop modeste pour infléchir durablement la pauvreté et les inégalités persistantes.
Le chômage des jeunes et le sous-emploi incitent le gouvernement à promouvoir le travail décent, à soutenir les jeunes et les femmes à travers des programmes cibles et à renforcer les filières de formation professionnelle (Organisation Internationale du Travail, 2024). L’industrie, le tourisme et les services modernes peinent à se développer, tandis que les infrastructures limitées freinent l’investissement et la compétitivité économique (Banque Africaine de Développement, 2024). A cela s’ajoutent les effets des changements climatiques et les catastrophes naturelles récurrentes, qui menacent les moyens de subsistance et accentuent la précarité (Institut des Relations Internationales et Stratégiques, 2019).
La première enquête d’Afrobarometer aux Comores a exploré l’opinion des citoyens sur leurs conditions de vie ainsi que la situation économique nationale. Les résultats indiquent que la majorité des répondants déclarent avoir manqué au moins quelques fois de revenus, de nourriture, de soins médicaux, d’eau potable ou encore de combustible pour la cuisson au cours de l’année écoulée.
Trois quarts de la population vivent dans une pauvreté modérée ou élevée, reflet d’une situation économique nationale jugée mauvaise par près des deux tiers des répondants.
Pour la majorité, la situation économique du pays s’est détériorée au cours des 12 derniers mois, et seuls un sur quatre espèrent une amélioration dans l’année à venir.
Face à ce constat, la désapprobation du gouvernement est massive. Plus de huit Comoriens sur 10 critiquent sa gestion de l’économie et sa capacité à stabiliser les prix, à créer des emplois, à réduire la pauvreté ou à combler les inégalités entre les riches et les pauvres.
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