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Key findings
  • Deux tiers (67%) des Marocains estiment que l’UA reconnaît les besoins et les intérêts de leur pays dans ses prises de décision.
  • Une majorité (55%) des citoyens marocains disent également que les intérêts et les besoins du Maroc sont suffisamment reconnus dans les décisions de l’UMA.
  • Mais plus des trois quarts (77%) estiment que les pays africains devraient avoir davantage leur mot à dire dans les organes de décision internationaux tels que les Nations Unies.
  • Près des deux tiers (65%) des citoyens préfèrent le libre-échange à la limitation du commerce international pour protéger les producteurs nationaux.
  • Environ sept citoyens sur 10 (72%) sont favorables à un commerce ouvert avec les pays du monde entier, tandis que 11% privilégieraient le commerce avec les pays africains et seulement 5% approuveraient la limitation du commerce aux pays de la région du Maghreb.
  • Seuls 6% des répondants déclarent avoir entendu parler de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf).
  • La majorité des Marocains déclarent que l'influence économique et politique de l'UE (69%), de l'UA (61%), de la Chine (60%), des Etats-Unis d’Amérique (59%) et de l'UMA (53%) sur leur pays est positive. En revanche, 45% d'entre eux jugent négative l'influence de la France, tandis que seulement 32% la jugent positive.
  • Interrogés sur les pays qui ont le plus aidé le Maroc pendant la pandémie de COVID- 19, les répondants citent le plus souvent les Etats-Unis d’Amérique (31%), suivis de la Chine (23%) et de l’Europe (20%).
  • La proportion de citoyens qui considèrent l’influence de la Chine sur le Maroc comme substantielle est passée de 80% en 2022 à 68% en 2024.
  • Toutefois, la part de ceux qui considèrent cette influence comme positive (60%) a augmenté de 10 points de pourcentage au cours de la période.
  • Parmi les Marocains qui sont au courant de l’invasion russe de l’Ukraine, plus de sept sur 10 (74%) sont favorables à une position neutre dans la guerre.

Classé cinquième économie d’Afrique en termes de produit intérieur brut (Agbetiloye, 2025), le Maroc s’appuie fortement sur le commerce comme pierre angulaire de sa stratégie de croissance. Au cours des deux dernières décennies,
le pays s’est positionné comme un pôle compétitif dans les chaînes de valeur mondiales, attirant d’importants investissements directs étrangers et favorisant le développement d’industries tournées vers l’exportation (Kateb, 2024).

L’Union Européenne (UE) est le premier partenaire commercial du Maroc, représentant 59% des échanges de biens du royaume en 2024. Plus des deux tiers (68%) des exportations marocaines sont destinées à l’UE, tandis que 54% des importations proviennent du bloc (Commission Européenne, 2024). Le Maroc entretient également de solides relations commerciales avec les Etats-Unis d’Amérique, dans le cadre d’un accord de libre-échange en vigueur depuis 2006 (Cilliers, 2025). Alors que l’Algérie et la Tunisie voisines sont confrontées à des droits de douane de près de 30% sous l’administration américaine actuelle, le Maroc a jusqu’à présent bénéficié d’un taux nettement inférieur de 10% (Arredondas, 2025).

Le royaume est également devenu une plateforme essentielle pour les entreprises chinoises cherchant à contourner les droits de douane européens, notamment dans les secteurs de l’automobile et des batteries. Par exemple, les récents investissements chinois au Maroc sont estimés à $10 milliards USD, avec des entreprises comme Gotion High-Tech qui y établissent des opérations locales pour desservir les marchés européens (Cohen, 2025).

En plus d’avoir rejoint l’Union Africaine (UA) en 2017 après une absence de 33 ans (De Larramendi & Tomé-Alonso, 2017), le pays a ces dernières années intensifié ses liens économiques à travers le continent. Entre 2004 et 2024, les exportations marocaines vers l’Afrique sont passées de $300 millions USD à plus de $3 milliards USD, tandis que les revenus des investissements marocains dans les pays africains ont dépassé $2,5 milliards USD (Zaanoun, 2024). En 2023, le pays a lancé une « Initiative Atlantique » visant à offrir aux Etats sahéliens – dont le Mali, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso – un accès à l’océan Atlantique via les ports marocains (Zaanoun, 2024).

Dans ce contexte d’engagement international croissant, que pensent les Marocains des relations de leur pays avec le reste du monde ?

Les résultats du dernier sondage Afrobarometer montrent que les Marocains sont largement favorables au commerce international et à la coopération politique. Ils saluent l’influence économique et politique de l’UE, de l’UA, de la Chine et des Etats-Unis d’Amérique.

La plupart des Marocains sont favorables à un commerce ouvert avec tous les pays. Malgré cela, seul environ un sur 20 Marocains connaissent l’existence de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf).

Les citoyens expriment généralement leur satisfaction quant à la manière dont les besoins et les intérêts du Maroc sont reconnus dans les prises de décision de l’UA et de l’organisation régionale, l’Union du Maghreb Arabe (UMA), mais ils affirment que les pays africains ont besoin d’une voix plus forte sur les plateformes mondiales telles que les Nations Unies.

Baba Adou

Baba Adou is a researcher of Political Science at the University of Florida and the UF Sahel Research Group