- La majorité des Guinéens ont « quelques fois », « plusieurs fois » ou « toujours » manqué de revenus en espèces (86%), de soins médicaux (69%), d’eau potable (63%) et de nourriture (52%) au cours des 12 derniers mois qui ont précédé l’étude. o Près de huit Guinéens sur 10 ont vécu une situation de pauvreté modérée (29%) ou élevée (50%). o La majorité des citoyens déclarent avoir dû solliciter de l’aide de leur famille (59%), de voisins ou d’amis (41%) et/ou d’une organisation religieuse ou communautaire (14%) au cours des 12 derniers mois pour joindre les deux bouts.
- Six répondants sur 10 (59%) estiment que leurs conditions de vie sont insatisfaisantes, bien que la proportion de ceux qui s’en disent satisfaits soit en hausse de 8 points de pourcentage par rapport à 2017 (de 23% à 31%).
- Près des deux tiers (65%) des citoyens qualifient de mauvaise la situation économique de leur pays. o Cependant la proportion de répondants qui disent que la situation économique du pays est bonne s’est accrue de 7 points de pourcentage par rapport à 2022.
- La majorité des Guinéens désapprouvent la performance du gouvernement dans la stabilisation des prix (92%), la création d’emplois (88%), la réduction du fossé entre riches et pauvres (87%), l’amélioration des conditions de vie des pauvres (84%) et la gestion de l’économie (74%).
Soutenue par l’agriculture et les activités minières, l’économie guinéenne figure parmi les plus résilientes de la sous-région ouest-africaine, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) estimée à 5,7% en 2023, contre 4% l’année précédente. L’inflation a également reculé, passant de 10,5% en 2022 à 7,8% en 2023 (Banque Africaine de Développement, 2024). Par ailleurs, le pays a progressé dans la classification de la Banque Mondiale, passant de la catégorie des pays à faible revenu à celle des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (Hamadeh, Rompaey, & Metreau, 2023).
Cette résilience s’explique par plusieurs facteurs structurels et conjoncturels. L’agriculture, qui représente environ 27% du PIB national et emploie la majorité de la population, constitue un pilier central de l’économie (Assocle, 2024). Les ressources minières attirent des investissements massifs, dynamisant la croissance et générant d’importantes recettes fiscales (Houenou, 2025).
Pour consolider les acquis, plusieurs programmes ont été mis en œuvre, dont le projet Simandou, qui vise à diversifier l’économie, stimuler une croissance inclusive et réduire durablement la pauvreté (Banque Mondiale, 2025).
Malgré ces progrès, la Guinée reste confrontée à de profondes difficultés structurelles. Le pays souffre d’un déficit important en infrastructures de base, notamment en transport, énergie et services, ce qui freine le développement économique (Programme des Nations Unies pour le Développement, 2021). Le marché du travail est largement dominé par le secteur informel, qui emploie une large proportion de la population active sans offrir de protection sociale ni de stabilité financière, tandis que le chômage, en particulier chez les jeunes, reste élevé (Camara, 2024). Par ailleurs, l’inflation, exacerbée par des chocs comme l’explosion d’un dépôt pétrolier, réduit fortement le pouvoir d’achat des ménages (BBC, 2024).
Dans ce contexte, comment les Guinéens perçoivent-ils la situation économique de leur pays ainsi que leurs conditions de vie ?
Selon les résultats de la plus récente enquête Afrobarometer, la majorité des Guinéens vivent une pauvreté modérée ou forte, et seuls trois sur 10 jugent leurs conditions de vie bonnes. Tandis que l’appréciation de l’économie nationale progresse légèrement, une majorité écrasante de répondants désapprouvent la performance du gouvernement dans la réponse aux défis économiques.
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