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News release

Les Burkinabè partagés entre la gouvernance démocratique et la gouvernance militaire, selon l’enquête Afrobarometer

31 May 2023 Burkina Faso
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Communiqué de presse
Key findings
  • La majorité (55%) des Burkinabè préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement (Figure 1).
  • Une large majorité des citoyens rejettent la règle du parti unique (79%) et la dictature (68%), mais acceptent le principe d’un gouvernement militaire (66%) (Figure 2).
  • Sept Burkinabè sur 10 (70%) soutiennent les élections comme le meilleur moyen pour choisir les dirigeants (Figure 3).
  • Cependant, deux tiers (66%) pensent qu'il est légitime que les forces armées prennent contrôle du gouvernement lorsque les leaders élus abusent de leur pouvoir pour leurs propres intérêts (Figure 4).
  • Près de six Burkinabè sur 10 (59%) pensent que les partis politiques créent la division et la confusion et qu’il n’est donc pas nécessaire d’en avoir plusieurs au Burkina Faso, tandis que seulement 39% estiment qu’il est important d’en avoir plusieurs (Figure 5).
  • La majorité (57%) des Burkinabè estiment que, dans une démocratie, il est préférable que le pouvoir change parfois de mains lors des élections d’un parti politique à un autre (Figure 6).
  • La majorité des répondants affirment que le Burkina Faso n’est pas une démocratie (23%) ou est une démocratie avec des problèmes majeurs (37%) (Figure 7), et ne sont pas satisfaits de la manière dont elle fonctionne (66%) (Figure 8).

Les Burkinabè expriment des opinions paradoxales en matière de gouvernance démocratique, selon la plus récente enquête d’Afrobarometer. D’une part, ils disent préférer la démocratie, ils soutiennent les élections et l’alternance au pouvoir puis rejettent les alternatives autoritaires. De l’autre côté, ils ne sont pas favorables au multipartisme et soutiennent la prise du pouvoir par l’armée en trouvant que c’est légitime quand les leaders élus abusent de leur pouvoir pour leurs propres intérêts.

Enfin, ils estiment que leur pays n’est pas une démocratie ou est une démocratie avec des problèmes majeurs, et ils ne semblent pas satisfaits de son fonctionnement.

Depuis son indépendance en 1960, le Burkina Faso connaît un balancement qui n’en finit pas entre d’une part les régimes autoritaires et démocratiques, et d’autre part entre les régimes constitutionnels et non-constitutionnels à dominante militaire. Le Président Roch Kaboré, élu en 2015, puis réélu pour un second mandat en 2020, est renversé par un coup d’État militaire dont l’auteur sera plus tard à son tour renversé par un putsch.

C’est dans ce contexte que les résultats de l’enquête Afrobarometer apportent un éclairage sur les préférences des Burkinabè en matière de gouvernance politique, plus particulièrement en ce qui concerne la gouvernance démocratique et l’intervention des militaires sur la scène politique.